Il y a parfois des images ou des mots qui vous hantent, comme ça, sans qu'on sache pourquoi. Dans mon (modeste) cas, il s'agit d'un vers qui, un jour, a fait s'emboiter dans ma tête mille et une choses qui n'avaient jusque là qu'une existence flottante dans mon imaginaire.
Je trainais ce petit jour-là ma vieille carcasse entre deux champs de betteraves, chaussures de marche aux pieds et émission de Guillaume Gallienne (Ça peut pas faire de mal, France Inter) aux oreilles. Il y faisait des lectures de textes de Borges et la fin de la nouvelle intitulée L'autre m'a scotché. Comme ça. Sans prévenir. Je connaissais pourtant cette nouvelle. Je connaissais aussi le (looooooong) poème de Victor Hugo dont est extrait ce vers utilisé par Borges pour clore son récit. Mais là, je me suis arrêté en pleine nature. Immobile. Aucune révélation mystique ou épiphanie post-moderne. Rien de tout cela... Seulement un puzzle qui se finit tout seul et qui laisse voir un motif plus large que je ne le soupçonnais. Un bête sentiment, me direz-vous. Mais c'est comme ça. Il y a ainsi des auteurs, en vérité moins d'une dizaine pour moi qui suis un lecteur tardif, qui ont eu cet effet sur moi; Nerval, Guillevic, Keats et quelques autres...
Donc je tente parfois de leur rendre un maladroit hommage, tantôt en BD(1), tantôt en dédicace. Je vous livre une des dernières tentatives en date:
Et prenez le temps (si ma mauvaise prose ne vous à pas déjà lassé,) de lire cet extrait des contemplations:
Donc je tente parfois de leur rendre un maladroit hommage, tantôt en BD(1), tantôt en dédicace. Je vous livre une des dernières tentatives en date:
Et prenez le temps (si ma mauvaise prose ne vous à pas déjà lassé,) de lire cet extrait des contemplations:
Car, au-dessous du globe où vit l'homme banni,
Hommes, plus bas que vous, dans le nadir livide,
Dans cette plénitude horrible qu'on croit vide,
Le mal, qui par la chair, hélas ! vous asservit,
Dégorge une vapeur monstrueuse qui vit !
Là, sombre et s'engloutit, dans des flots de désastres,
L'hydre Univers tordant son corps écaillé d'astres ;
Là, tout flotte et s'en va dans un naufrage obscur ;
Dans ce gouffre sans bord, sans soupirail, sans mur,
De tout ce qui vécut pleut sans cesse la cendre ;
Et l'on voit tout au fond, quand l'œil ose y descendre,
Au delà de la vie, et du souffle et du bruit,
Un affreux soleil noir d'où rayonne la nuit !
- Victor Hugo, Les Contemplations, VI.26 Ce que dit la bouche d'Ombre
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