Inspiration (2) Pourquoi j'aime l'Association

Nulle envie de vous narrer le choc absolu qu'a été pour moi la découverte des albums de l'Association il y a déjà fort longtemps, mais je ressens le furieux besoin de dire pourquoi cette maison d'édition hors du commun sucite en moi le même sentiment aujourd'hui. On sait le refus, dogmatique peut être, qu'ont certains de ses membres à promouvoir sur Internet et on connait les divergences qui ont secoué l'entente des membres fondateurs. Peu m'importe. Ce que j'aime, moi, c'est la façon sans cesse réinventée que ces gens-là ont de proposer des chemins de traverses, de contourner la grand route pour lui préférer des sillons moins aisés et parfois bourbeux. Pour preuve, cette pratique de rejet total du code barre sur leurs albums. Ce n'est pas nouveau mais le ton et l'originalité transforment la contrainte en plaisir:

Et je ne parle pas de la qualité de certains de leurs livres. Je viens de me procure l'intégrale de La Guerre d'Alan d'Emmanuel Guibert. La fidélité de Marjane Satrapi à la maison d'édition qui lui a fait confiance (confiance réaffirmée ce week end en interview dans Radio Libre, émission à réécouter ici) leur a apporté un bel argent qu'ils savent visiblement réinvestir avec intelligence! L'album de Guibert est sublime. Tout simplement. Format agrandi, grammage parfait, magnifique couverture, impression des lavis de grande qualité. Tout m'enchante.

Evidemment, le livre est bon. Guibert est très bon. Et je suis encore triste d'avoir offert mon exemplaire de l'intégrale du Photographe que j'ai terriblement envie de relire en écrivant ces lignes.
Et quel mystère que le trait de Guibert. Une technique incroyable dont j'ai appris un des rouages grâce à une vidéo dénichée chez First Second Books (une maison qui se spécialise notamment dans la réimpression d'auteurs européen, mais pas seulement; allez faire un tour sur leur site: une perle en son genre.) J'intègre a vidéo ci-dessous:

Pour finir, Guibert s'est récemment lancé dans une nouvelle entreprise qui vaut le détour de nos coeurs: Il publie dorénavant dans les pages du magazine trimestriel XXI (vous ne connaissez pas XXI? Allez vite le commander et l'acheter chez votre libraire car il s'agit tout bêtement de la plus formidable aventure éditorale magazinesque de ces 30 dernières années en France. Tout bêtement.)
Sur un principe qui fait écho au Photographe, Guibert raconte Les reportages photos d'Alain Keler, avec une mise en couleurs de Frédéric Lemercier. S'y mèlent photos, dessins et témoignages et la promesse d'une plongée en profondeur dans le monde des 'gens du voyage' comme il convient de dire... Un feuilleton qu'il faut lire.
Ici, une interview d'Emmanuel Guibert sur ce projet: cliquez ici.

Bonnes lectures à tous.

Czek