Permettez que je vous le présente en deux mots et quelques dessins. Je l'ai découvert il y a quelque temps à la lecture de La fin des temps chez les Humanoides Associés, un album bichrome qui prend les allures d'une hallucination graphique où se mêlent créatures, vapeurs, fluides et exorcistes moustachus (sic!). Trouvé sur le net (ici), quelques planches pour vous donner le goût de vous y plonger davantage.
Bref, le Hiti me fascine par l'incroyable décontraction et décomplexion de son trait. Peut importe l'anatomie pourvu qu'on ait le corps, pesant ici, en mouvement là. La chair, bordel de merde! Le Sam rend la chair avec la simple arrogance des génies - je pèse mes mots. Les emprunts au manga sont assumés mais le pinceau tire son univers dans des profondeurs bien personnelles.
Sam hiti ne chôme pas; il publie régulièrement sur son blog (ici) et a sorti quelques bijoux souterrains (je veux dire undeground) comme El Largo Tren Oscuro ou encore des recueils de croquis et illustrations (Ghoulash 1 et 2). Tout est bon, dans le Hiti. J'enrage...Dernière création en date, Death-day, un projet prodigieux à mon sens: de la SF comme je n'en ai pas lu depuis Rochette. Et le bougre publie tout ça sur le net! C'est ici et là. Le prologue est disponible en papier et Sam réinvente la dédicace puisqu'il la réalise sur la couverture même. Rien ne l'arrête.

Oui, j'entends certains qui reviennent des pages indiquées plus haut: "mouais, c'est pas mal mais c'est un peu bâclé" ou "il se prend pas la tête celui-là"... Et bien, vous avez sans doute raison, dans votre mauvaise foi crasse. Il bâcle, oui, si l'on se souvient que "bâcler" veux dire à la base "fermer une porte". Oui, Sam hiti ferme ses cases comme on claque des portes. Son trait est plein d'humeur, bonne ou mauvaise. Et tout ça sans prise de tête. Pour ça, et pour tout le reste aussi, je le jalouse!
Et je le copie, même:

Merci Monsieur Hiti.
Czek.